Quand les pères doivent redéfinir la famille
« Les pères d’aujourd’hui ne sont pas les pères d’hier. » C’est ce qui a été constaté le 26 novembre 2024 lors de la table ronde « Papp à la Papp » à Gadder à Belvaux dans le cadre de la Journée internationale de l’homme. De nos jours, les pères sont plus présents dans la vie quotidienne des enfants qu’ils ne l’étaient souvent autrefois. L’objectif de la soirée était d’informer les pères sur leurs droits et devoirs en cas de séparation ou de divorce. Les enfants ne doivent pas non plus être négligés.
Écoutez l’intégralité de la table ronde en cliquant ici.
Huit expert·e·s de divers domaines liés à la séparation ou au divorce ont répondu à l’invitation de la Commission pour l’égalité des chances et la diversité pour se tenir à la disposition des citoyen·ne·s :
• Me Nathalie Barthélémy, avocate
• M. Nico Delpierre, témoignage du point de vue d’un père
• Mme Alexandra Huberty, présidente du tribunal d’arrondissement de Luxembourg
• Mme Valérie Scuto-Franck, directrice du service L’Ambulatoire de la Fondation Kannerschlass
• M. Charles Schmit, Ombudsman pour enfants et jeunes
• M. David Velasquez, psychothérapeute au Familljen-Center
• M. Jean Wagner, consultant chez Infomann
• M. John Weber, juriste et médiateur au Familljen-Center
L’intérêt de l’enfant comme priorité
Lorsque les parents ne se séparent pas à l’amiable, il arrive souvent que le bien-être de l’enfant devienne secondaire. Le psychothérapeute du Centre familial, David Velasquez, a expliqué que de nombreux parents, dans de tels moments, règlent plutôt leurs différends au lieu de se concentrer sur le bien-être des enfants. L’ancienne juge au tribunal de la famille, Alexandra Huberty, a souligné que les parents doivent coopérer davantage et que les décisions concernant l’enfant devraient en principe être orientées vers « l’intérêt supérieur de l’enfant ».
De plus, Charles Schmit, Ombudsman pour enfants et jeunes, a indiqué que les enfants ont le droit de comprendre la situation : « Les enfants ne veulent pas seulement être informés, ils doivent être inclus dans les discussions s’ils sont assez âgés. » Il a insisté sur l’importance de présenter les droits des enfants de manière claire et compréhensible. Ce que beaucoup d’enfants ignorent, c’est qu’ils ont la possibilité d’écrire une lettre au juge aux affaires familiales. Un avocat pour l’enfant peut alors être nommé, qui mènera la procédure au nom de l’enfant.
Émotions et processus juridiques : une combinaison délicate
Le processus juridique peut être une affaire de longue haleine qui met à rude épreuve les nerfs et les émotions des pères, mais aussi de toutes les parties concernées. Valérie Scuto-Franck, assistante en hygiène sociale à la Fondation Kannerschlass, a souligné ici la complexité : « Il n’y a pas de solution simple. Les questions familiales impliquent non seulement des défis juridiques, mais aussi émotionnels et sociaux qui sont déjà présents avant la séparation. » Deux mois plus tôt avaient eu lieu les Semaines de la santé mentale. En cas de séparation ou de divorce, il n’est jamais mauvais de demander un soutien psychologique. Nico Delpierre a partagé son expérience personnelle. Il a constaté que lorsqu’il a pu aborder le processus de divorce de manière plus sereine, cela a également eu des répercussions positives sur son enfant. Valérie Scuto-Franck a également souligné : « Les enfants ont besoin de parents qui vont bien. »
D’autres sujets ont été abordés, tels que la pension alimentaire et l’autorité parentale conjointe. Il a été souligné qu’en cas de voyages ou de décisions médicales, un accord entre les parents est toujours nécessaire. Le·la juge ne décide qu’en dernier recours lorsque les parents ne trouvent pas de solution commune.
Points de contact
Voici quelques sources d’information sur le thème du divorce et de la séparation, et des points de contact pour poser des questions ou obtenir de l’aide (cliquez simplement) :
• Informations sur le·la juge aux affaires familiales
• Fondation Kannerschlass avec son service L’Ambulatoire
• Familljen-Center
• Infomann
• OKAJU, Ombudsman pour enfants et jeunes
Si vous avez des questions ou des remarques, n’hésitez pas à contacter notre Service à l’égalité des chances et à la diversité : service.secd@suessem.lu